Médicaments avant et pendant la grossesse et en période d'allaitement
For the most important people in the world: the unborn and the newborn
Les contre-indications sont souvent présentées à tort, comme des données manichéennes, noir ou blanc, sans nuances. Dans certaines situations, le concept de "contre-indication absolue" est justifié : p. ex. en cas d'une thérapie médicamenteuse tératogène dans le traitement d'une affection non délétère au début de la grossesse, une telle détermination sera justifiée. Lorsqu'il existe de bons moyens alternatifs, on sera également tenté de formuler les données d'une façon plus stricte: scientifiquement incorrecte mais qui sera la meilleure solution pour soutenir la décision finale au moment de la consultation. Elles concernent aussi les problèmes éventuels relatifs à la lactation. Bien que l'allaitement soit la meilleure option, il peut être parfois opportun de préférer temporairement le biberon afin de faciliter la décision thérapeutique.
D'autre part, depuis leur mise sur le marché, beaucoup de médicaments n'ont jamais posé de problèmes et peuvent donc être utilisés sans danger. Mais la zone grise entre les deux extrêmes est large, très large.
C'est sans doute surprenant, mais prouver un lien entre la prise de médicaments et l'apparition d'anomalies n'est pas chose facile. Ce qui ne facilite pas la décision...
On évalue à 1 à 3% le nombre d'anomalies graves, dépendant évidemment de la signification donnée à l'expression "grave". On estime qu'environ 10% des anomalies congénitales sont induites par des facteurs exogènes; la radiation, les produits chimiques, les maladies (infectieuses), la cigarette, l'alcool, les drogues, mais également les médicaments. Pour des raisons éthiques, il est impossible de mener des études en double aveugle chez des femmes enceintes. Les preuves doivent donc venir de déductions théoriques (des produits semblables provoquent des anomalies similaires) et d'études sur l'animal (apportant des informations importantes mais non absolues).
La survenue de troubles de développement est directement liée à d'autres circonstances : par exemple le moment d'administration, ou le stade de développement foetal. Pendant la période entre la conception et la nidation (environ 10 jours), il existe un contact par diffusion passive entre la mère et l'ovule fécondée; ensuite, pendant l'organogenèse (semaine 4 - 10), l'embryon peut être endommagé sur le plan morphologique. A partir de la semaine 10 jusqu'à la fin de la grossesse, le risque de malformations est diminué; toutefois, pendant cette période, la survenue d'anomalies fonctionnelles est plus importante induite par l'interférence de certains médicaments avec la différenciation cellulaire et la croissance organique (p.ex. les coumarines et les IECA).
Avec certains médicaments, le degré de l''influence négative dépend de la dose administrée et la durée du traitement. Des doses plus élevées entraîneraient normalement un risque accru d'anomalies et de troubles de développement.
Un élément important relatif à la consommation médicamenteuse pendant la grossesse est le 'no effect level' : un seuil posologique n'induisant aucun effet délétère chez l'embryon, le foetus ou le nouveau-né (pensons à la vitamine A et l'acide valproïque).
Mise à jour
Cette mise à jour majeure nous a permis d'élargir la mise à disposition des informations. En effet, depuis peu, on dispose de données relatives à l'administration de médicaments en période préconceptionnelle. Bien que cette information est actuellement encore très limitée et incomplète, elle peut déjà être prise en considération lors de la mise au point des traitements médicamenteux en cours.
Qui plus est, les médicaments pris par le partenaire masculin peuvent aussi influencer la grossesse. Ils peuvent d'abord influencer négativement la qualité de la semence masculine - bien que cette information tombe strictement en dehors de ce programme - mais également augmenter les risques d'un éventuel contact intime pendant la grossesse, en évitant tout contact (p. ex. lors d'un traitement par iode radioactif du cancer de la thyroïde) ou en utilisant des préservatifs (lorsque la médication peut être présente dans la semence).
Ce logiciel est un instrument principalement créé pour soutenir la décision thérapeutique durant la consultation. Il fait donc appel à des codes indicatifs clairs.
oui = on dispose de données suffisantes qui confirment l'innocuité
(oui) = probablement sans danger: données disponibles plutôt rassurantes mais limitées
check! = peu ou pas de données rassurantes, pas de données négatives
non = données négatives disponibles ; à éviter sauf sur indication stricte ou lorsqu'aucun meilleur alternatif n'est disponible
Pour les codes "check !" et "non", une analyse supplémentaire s'impose.
Des données qui soutiennent la décision?
Ce n'est que récemment que les données relatives à surveillance médicamenteuse pendant la grossesse sont progressivement soutenues par des données scientifiques. Ainsi nous avons ajouté les codes I, II et III, expressions d'une évidence scientifique, pour soutenir la prise de décision.
I = suffisamment de données humaines disponibles.
II = données humaines limitées ou données d'animaux supérieurs disponibles.
III = données d'animaux inférieurs disponibles.
La décision finale appartient au médecin. Pour un aperçu des codes utilisés, voir "Légende".
Les résumés par classe comparant les différentes molécules représentent ici un outil précieux. Sans oublier toutefois que l'attribution des codes "oui", "(oui")" et "check !" dépend majoritairement du nombre d'informations disponibles. Qui plus est, un médicament peut appartenir à plusieurs classes (indications multiples). Afin de limiter leur responsabilité, les firmes productrices préfèrent rejeter l'administration de leurs médicaments pendant la grossesse/allaitement, bien que les données scientifiques disponibles soient plus nuancées. Ainsi, nos codes attribués ne correspondent donc souvent pas avec la position des firmes exprimée dans la notice scientifique.
Pendant la conception de ce logiciel d'aide, son utilisation pratique représentait notre plus grand souci. Les noms commerciaux ont été omis, la recherche directe via l'index se limite aux appellations DCI. Afin d'offrir la possibilité d'intégration dans les logiciels existants de gestion officinale ou de prescription médicale, des liens avec les codes internationaux ATC sont mis à disposition des maisons de logiciels concernées.
Een Nederlandstalige versie van Cybele© is eveneens beschikbaar.